A l’occasion de la 4eme Conférence des Entrepreneurs chinois et africains, qui s’est tenue Mercredi 18 juillet 2012, certains observateurs internationaux (presses, spécialistes du monde africain etc.) ont souligné la très forte présence chinoise en Afrique, l’empire du milieu étant devenu en quelques années le premier partenaire commercial de l’Afrique, au détriment d’anciennes puissances coloniales européennes.
La chinafrique : une réalité économique ancienne
Le premier ministre Chinois a tenu un discours lors de l’inauguration de la conférence, au cours duquel il a vanté le dynamisme des relations entre les milieux d’affaires chinois et africains et a rappelé que sa première visite officielle, après sa nomination, s’est effectuée en Afrique (cérémonie d’ ouverture de la 2e Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine en Ethiopie en 2003).
Une récente contribution de Benoit Duchatel, publiée dans les tribunes participatives du nouvel observateur, reprend quelques chiffres qui soulignent la vigueur des relations économiques qui existent entre les deux entités. Ainsi en 2011, le volume des échanges commerciaux sino-africains s’est élevé à 166,3 milliards de dollars US, soit une augmentation de 83% par rapport à 2009.
Des relations économique vertueuses
Il est important de noter, et cela valide l’idée que les relations entre la Chine et l’Afrique ne sont pas à sens unique. La Chine ne cherche pas à se prémunir d’un risque alimentaire potentiel ou à obtenir toutes les concessions de pétrole disponibles en Afrique. Si c’est le cas, elle le fait au même titre que la France et les autres pays européens. Au contraire, les chiffres montrent que les exportations de l’Afrique vers la Chine ont augmenté sur une gamme de marchandises grandissante (pas seulement des matières premières), ce qui laisse espérer l’insertion pleine et entière de l’Afrique dans le commerce international. Un article intitulé Partenariat sud-sud: L’émergence d’un leadership chinois en Afrique , paru dans le Journal du Tchad , développe une analyse intéressante sur la présence de la Chine en Afrique et plus particulièrement sur le soutien économique agricole comme réponse à un déficit d’aide publique internationale. On y apprend notamment que le leadership chinois en Afrique fait craindre aux traditionnels bailleurs de fond de perdre leur pouvoir sur le continent
Un mot de conclusion
Le premier ministre chinois concluait d’ailleurs son discours de la manière suivante : « La Chine poursuit inébranlablement sa voie de développement pacifique, préconise l’établissement d’un ordre politique et économique international plus juste et plus rationnel, s’oppose à toute forme d’ inégalité, et soutient les pays africains dans la poursuite de la voie de développement de leur choix. Dans sa coopération avec l’Afrique, la Chine s’en tient aux principes d’ ouverture, d’inclusion et de gagnant-gagnant […] »
Je ne comprends comment la France a laissé les choses dérapper à ce point. Nous nous sommes tournés vers l’Allemagne, les Etats Unis, etc. en oubliant que nous aurions pu être/rester le principal partenaire d’un continent ultra dynamique…
Difficile de démêler ce qui relève du gagnant – gagnant de ce qui est de ce qui est de la pure exploitation dans les relations Chine – Afrique. Mais cela montre un nouvel axe géo-économique à surveiller.