Au 1^er janvier 2015, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) sera dirigée par Diezani Alison-Madueke, première femme à occuper ce poste dans un environnement plus que jamais instable. 

Et tout commence par une prière, celle qu’adresse Diezani Alison-Madueke quant à l’avenir  des cours du pétrole brut pour « parvenir à stabiliser les prix ». Alors que les analystes les plus pessimistes n’écartent pas la possibilité de voir le prix du baril passer sous la barre des 60 dollars, l’Opep s’est choisie l’actuelle ministre du pétrole du Nigéria pour diriger la plus haute instance mondiale en matière d’exportation d’or noir.

Le parcours de Dienazi Alison-Madueke est un sans-faute. Issue de la famille royale, madame Alison-Madueke voit le jour en 1960, la même année que l’OPEP. Après avoir étudié l’architecture en Angleterre et aux Etats-Unis, elle intègre la compagnie Shell à l’âge de 32 ans, jusqu’à prendre les rênes de son développement en 2006.

A partir de 2007, Diezani Alison-Madueke accepte des responsabilités gouvernementales et occupe successivement les postes de ministre des transports et ministre des mines et de l’acier. En 2010, elle devient ministre du pétrole.

Le cartel de l’OPEP a donc désigné Mme Alison-Madueke comme chef d’une organisation composée de 12 pays membres, habitués à voir l’avenir de l’or noir entre des mains masculines. La nomination d’une femme à la tête de l’OPEP représente un symbole fort alors que la planète entière retient son souffle face aux enjeux écologiques d’une telle dépendance aux énergies fossiles.

Un défi planétaire à relever

Il y a cinq ans, le prix du baril de brut atteignait des sommets pour afficher 140 dollars. On prédisait alors un avenir sombre où l’or noir allait se raréfier. Cela a provoqué la transition énergétique privant ainsi les pays exportateurs d’une manne qu’ils pensaient acquise.

C’est dans ce contexte que la nomination de madame Alison-Madueke devrait porter un nouveau regard sur les défis à venir. Selon plusieurs analystes « les marchés risquent de devenir de plus en plus déséquilibrés, la surabondance de l’offre par rapport à la demande devant atteindre un pic au deuxième trimestre 2015 ».

En tant que présidente de l’OPEP, Mme Alison-Madueke a récemment déclaré « qu’elle surveillerait de très près l’évolution des cours pour voir à quel moment convoquer une réunion extraordinaire afin de discuter des stratégies à mettre en place pour remédier à la situation ».

De fortes résolutions à venir

La période à venir est complexe, plusieurs mesures fiscales ont été prises par différents pays pour atténuer la chute des prix du pétrole. Certains pays comme la Russie, non membre de l’OPEP, ne souhaite pas réduire sa production et doit faire face à une dévaluation de sa monnaie. Autant d’équations à résoudre.

L’ancienne architecte va devoir bâtir une stratégie à toute épreuve, rassurer les pays producteurs tout en tenant compte des mutations énergétiques.

La prochaine réunion de l’OPEP devrait avoir lieu à Vienne le 5 juin prochain, à n’en pas douter que ce sera pour la nouvelle présidente un baptême du feu suivi par le monde entier.