La Commission européenne a mené en mai dernier des contrôles inopinés au sein de plusieurs compagnies pétrolières et une agence spécialisée dans l’information sur les prix pétroliers suite à une suspicion de pratiques anticoncurrentielles et d’un abus de position dominante. En effet, trois grosses pointures de l’industrie pétrolière internationale, Royal Dutch Shell, BP Petrolium et Statoil, et la société Platts sont dans le collimateur de la Commission Européenne.
Informations verrouillées
L’interpellation de la Commission européenne par une petite firme hongroise, Pannonia Ethanol, a déclenché le scandale. Ce producteur d’éthanol hongrois, novice sur le marché du carburant, se plaint d’avoir été victime de mesures contraignantes de la part de l’agence Platts l’empêchant d’accéder aux données qui déterminent le prix sur le marché. La société Platts, filiale du groupe Mc Graw-Hill, est une agence internationale réputée dans l’information sur la fixation des prix du pétrole.
Trois géants du pétrole mis en cause
Royal Dutch Shell, BP Petrolium et Statoil ont confirmé par le biais de déclarations publiques avoir subi des inspections, elles n’ont fait signe d’aucune résistance par rapport à l’enquête de la Commission, et se sont même engagées à coopérer avec les enquêteurs de la Commission européenne. L’affaire concerne une hypothétique fraude qu’auraient commise ces trois compagnies sur la fixation du prix du pétrole sur le marché international. L’agence Platts serait aussi suspectée dans l’affaire, elle serait même au cœur de la tourmente. Platts aurait concocté le verrouillage du système d’information avec Shell, BP Petrolium et Statoil afin de pouvoir manipuler le prix de certains produits pétroliers et biocarburants à leur guise.
Intervention de l’Union Européenne
La Commission européenne, gardienne de la concurrence en Europe, a déclaré qu’une petite distorsion du marché pétrolier peut influer énormément sur le prix des produits pétroliers, et nuire par conséquent aux consommateurs. Ainsi, face aux soupçons d’entente illicite, l’exécutif européen a effectué des investigations inopinées au sein des compagnies présumées responsables des infractions. La Commission européenne tente de démasquer deux types d’infractions. D’une part, une pratique anticoncurrentielle consistant à passer un accord illicite et à communiquer des données erronées à l’Agence Platts, et d’autre part, un abus de position dominante suite aux différentes contraintes opposées aux autres firmes empêchées de fait à participer au processus d’établissement des prix. L’enquête de la Commission européenne a eu lieu dans des pays de l’Union européenne mais également dans un pays hors Union Européenne.
Des réactions du côté du Royaume Uni
Ce scandale pétrolier a provoqué de vives réactions de la part de nombreuses organisations et personnalités politiques. Les consommateurs ont le sentiment d’avoir été bernés par ces grands du pétrole. Caroline Flint, députée travailliste au Royaume-Uni a réagi, elle dénonce les actes commis et réclame la justesse et la transparence des prix afin d’éviter toute manipulation des consommateurs.
Si les allégations portées contre Shell, BP et Statoil sont avérées, ces trois compagnies seront sanctionnées en vertu des règles européennes en matière de concurrence qui interdisent les ententes et les abus de position dominante.