Le Maroc, nouvelle première force en Afrique ? C’est en tout cas une tendance qui se dégage depuis plusieurs mois. Au regard de la trajectoire prise par le pays du Maghreb, nombreux observateurs s’intéressent à son potentiel à moyen et long terme. Un think tank américain, Global Policy Institute, a notamment dressé en août 2022 un bilan flatteur de la politique récente menée par le Maroc. Au point qu’il puisse devenir le principal hub d’affaires d’Afrique.
Paulo von Schirach, le président de ce think tank, a notamment rédigé un article intitulé « la voie du Maroc vers le développement ». Dans ce texte, il a insisté sur plusieurs points qu’il juge importants et révélateurs de la dynamique marocaine. Il fait remarquer que le Maroc cherche à améliorer l’accès des investissements étrangers tout en consolidant ses propres investissements en Afrique subsaharienne où il a de grands intérêts (notamment par le biais de son opérateur de télécommunications, Maroc Telecom, qui possède plus de 30 % de parts de marché dans au moins sept pays).
L’industrie, le fer de lance du Maroc
Le président de Global Policy Institute insiste ensuite sur le développement des infrastructures, de l’agriculture mais surtout de l’industrie au sein d’un pays qui a su compter sur différents plans pour aller dans la voie du développement.
Ainsi, d’un point de vue industriel, le Maroc, sous la houlette du roi Mohammed VI, a connu ces vingt dernières années un vrai décollage. Le pays devient même l’un des plus compétitifs au monde et intéresse de plus en plus de groupes internationaux. Pour cela, les plans nationaux ont été déterminants. Le premier étant le plan Emergence entre 2005 et 2009, suivi du plan Pacte national pour l’émergence industrielle de 2009 à 2014. Ensuite, c’est surtout au cours de l’exécution du plan d’accélération industrielle entre 2014 et 2020, que s’est accélérée concrètement la transformation du pays. Le plan de relance (2021-2023), visant à soutenir la reprise post-Covid, est actuellement en vigueur et doit consolider les beaux progrès entrevus sous le plan précédent. En témoignent les créations d’emploi en 2020, qui ont dépassé les prédictions.
Concrètement, le Maroc se distingue dans le transport routier et aérien. Conception et fabrication de véhicules électriques ou de bus, de jantes de véhicules ou même de pièces destinées à l’aéronautique. Certaines pièces pour les satellites sont aussi créées sur le territoire marocain, tout comme des pales d’éolienne ou des équipements sanitaires.
Infrastructures, agriculture, social… Le Maroc progresse
Ce développement industriel est aussi rendu possible par la qualité des infrastructures. En 2018, le Maroc devient le premier pays africain à se doter d’une ligne à grande vitesse via la liaison Tanger-Casablanca. Tanger est d’ailleurs le nœud de développement infrastructurel du pays grâce à son port Tanger Med, 23e au rang mondial. Il est surtout le plus gros port de transbordement de conteneurs en Méditerranée (devant Gênes ou Le Pirée) et premier du continent africain.
Par ailleurs, le Maroc se démarque par sa volonté de changer son système agricole. Exportateur majeur d’engrais et de services agro industriels, il constitue une voie à suivre pour les autres pays africains. En effet, beaucoup s’appuient encore sur des techniques agricoles dépassées qui les privent de rendements élevés alors que le Maroc suit la voie de la modernité et de la technologie.
Enfin, tous ces changements s’accompagnent d’une évolution nécessaire d’un point de vue social. La question du genre, notamment, a été abordée par les autorités marocaines. En septembre 2022, le roi Mohammed VI a ouvert la porte à une révision des codes de la famille, laissant présager plus de droit pour les femmes, sans pour autant aller à l’encontre des lois coraniques. Un pas en avant qui aurait pour objectif de montrer une nouvelle facette de la modernisation du Maroc aux yeux du monde.
photos : lesiteinfo.com et atalayar.com